Pays Orne-Moselle

Amnéville s’engage contre la fracture numérique

Le premier confinement a mis en lumière un facteur criant au sein de ce qu’on nomme la fracture numérique. De nombreux jeunes, soudain propulsés en école à la maison, ne disposaient pas de moyens informatiques à leur disposition pour assurer une continuité pédagogique. Récemment, l’initiative de la commune d’Amnéville répond à cette question de société. Un vrai enjeu à l’échelle des territoires d'où jaillissent des initiatives concrètes.

Danielle Calcari-Jean, conseillère départementale, adjointe au maire déléguée aux affaires sociales, Jérôme Montémont, principal du collège, Julien Prigent, gestionnaire et Emmanuel Holtz, adjoint délégué aux affaires scolaires. (c) Ville d'Amnéville.
Danielle Calcari-Jean, conseillère départementale, adjointe au maire déléguée aux affaires sociales, Jérôme Montémont, principal du collège, Julien Prigent, gestionnaire et Emmanuel Holtz, adjoint délégué aux affaires scolaires. (c) Ville d'Amnéville.

Quelques données significatives en préambule. Elles résonnent comme un révélateur d'une carence hexagonale, bien inquiétante si on ne la résorbe pas. 5 % des quelque douze millions d’élèves scolarisés dans nos écoles, nos collèges et nos lycées ne disposent pas d’un ordinateur à domicile. Soit 600 000 jeunes. 13 % des collégiens des réseaux d’éducation prioritaire n’ont pas d’ordinateurs à domicile. 25 % des parents d’origine modeste jugent leur équipement informatique et leur accès Internet insuffisants pour répondre au travail de l’école à la maison. Durant le premier confinement, 800 000 élèves avaient «disparus» des radars au 1er avril, alors que le confinement allait se poursuivre cinq semaines de plus. Ce constat alarmant ne peut bien sûr pas demeurer sans réponse, d’autant plus que la France est l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique et la performance scolaire est la plus forte, et qu’à compétences identiques, le risque de décrocher est plus élevé pour un enfant issu d’un milieu défavorisé.

L'action de terrain

Cette véritable fracture sociale se double donc d’une fracture numérique. La problématique est cruciale quand on sait l’importance croissante des moyens de technologies modernes dans les apprentissages. À l’échelle des territoires, dans les localités et les intercommunalités, des initiatives se font jour pour juguler cette lacune française, qui pénalisent tant de jeunes, dans leurs études, voire dans leur insertion professionnelle. L’expérience menée à Amnéville va dans cette direction. Le 1er février, Danielle Calcari-Jean, adjointe au maire déléguée aux affaires sociales et conseillère départementale et Emmanuel Holtz, adjoint au maire délégué aux affaires scolaires, ont remis six ordinateurs fixes à Jérôme Montémont, principal du collège La Source d’Amnéville, en présence de représentants de la fédération des parents d’élèves APE. La lutte contre le décrochage scolaire est un axe de travail de la municipalité.

Une plateforme numérique de travail

Parce que la continuité pédagogique des collégiens d’Amnéville est aussi l’affaire de la commune, les deux élus ont activé leurs réseaux afin d’obtenir une dotation gratuite de six ordinateurs fixes fournis par Serge Thavot, managing director de l’entreprise DXC Technology. Ces outils informatiques seront remis aux élèves de tous âges, dont les familles sont confrontées à la fracture numérique par manque de moyens financiers. Ceci vise à aider les élèves qui ont déjà été fragilisés dans leurs apprentissages lors du premier confinement de mars 2020. Grâce à ces ordinateurs, ils travailleront désormais dans les mêmes conditions que leurs camarades en participant à des cours à distance en cas de reconfinement et en accédant à l’Espace de Numérique Travail : www.monbureaunumerique, une plateforme connectée qui fait le lien entre parents-enfants et enseignants.