Alerion prend son envol

Alerion prend son envol

Start-up lancée en juin 2015, Alerion rencontre le succès dans la conception et le développement de solutions pour les drones. Au cœur d’un secteur qui sera bientôt régi par une législation harmonisée à l’échelle européenne, la jeune entreprise Meurthe-et-Mosellane peut voir loin.

«Nous ne fabriquons pas de drones mais des solutions pour les drones, ne faisons ni films ni prises de vue, travaillons pour des grands groupes principalement, pas pour le public», indique Anne-Sophie Didelot, présidente et cofondatrice d’Alerion. La genèse de cette start-up en phase ascendante résulte d’une idée originelle de Laurent Ciarletta, enseignant chercheur au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria) : utiliser les drones, dès leur apparition, avec ses étudiants pour mettre en application les lignes de code sur lesquelles ils travaillaient. Dès lors, l’aventure est en marche. Un peu plus de deux ans après, Alerion ce sont six personnes pilotant ses destinées (trois salariés et trois collaborateurs) et une reconnaissance allant crescendo des entreprises et groupes hexagonaux et internationaux. Anne-Sophie Didelot et Grégoire Guerout, ingénieur R & D, poursuivent : «Nous développons des briques technologiques installées sur le drone, sous forme de matériel ou de logiciel, augmentant ses capacités. On appelle cela de l’intelligence embarquée. Notre cœur de métier demeure à trouver des solutions permettant d’assurer la sécurité et la sûreté de l’appareillage et de son utilisation.» La première année d’Alerion a eu des accents très pédagogiques : expliquer son positionnement à la fois spécifique et stratégique. C’est à l’été 2016 que la start-up réalise son premier contrat majeur. Enedis (anciennement Erdf) lui confie une mission de développement d’une solution de surveillance de ses lignes électriques.

Des potentialités insoupçonnées

Depuis tout s’enchaîne. Introduit par le géant de l’aérospatiale, Thalès, sur le marché européen, Alerion, qui a intégré plusieurs réseaux, telle la Banque Publique d’Investissement, est embarqué dans un projet européen d’importance, dont la finalité porte à l’horizon 2020. La start-up lorraine est là associée à des universités anglaise, espagnole et grecque, à un centre de recherche portugais, à des groupes audio-visuels tels la BBC, la Rai et Deutsche Wele. Nom du projet : Multidrone. Son ambition : à partir d’un essaim de drones, assurer une couverture médiatique des grands événements sportifs. Autre débouché transfrontalier pour Alerion : GroNe. Il s’agit ici de créer un cluster autour des drones et de développer des vols sécurisés adaptables en région Grand Est. L’équipe d’Alerion continue au quotidien son travail de recherche, de conseils sur des projets drones pouvant s’avérer de véritables booster économiques et de partenariat technique. Sur l’avenir de la start-up, Anne-Sophie Didelot confie : «L’utilisation du drone par l’humain n’en est qu’à une phase embryonnaire. D’infinies potentialités existent comme déjà des drones de sauvetage en milieu maritime par exemple.» Demain, les drones épouseront les causes de le sauvegarde environnementale ou de la valorisation touristique, apparaîtront sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics, se feront producteurs d’énergie, assureront livraisons et logistique. Le futur n’a jamais semblé aussi proche.